Lorsque la responsable de ma communauté, à Séoul, m’a proposé de participer à un camp à Abidjan, en Côte d’Ivoire, je me suis demandé ce que je pourrais faire là-bas. Je parle à peine le français. D’autres sont beaucoup mieux qualifiées… Mais je n’avais pas de raison particulière à lui opposer. Et, en me disant que Dieu m’avait sûrement préparé un beau cadeau, je suis arrivée à Abidjan après deux jours de voyage.
Que pouvais-je faire pendant ce camp dans un pays inconnu dont je ne connaissais ni la langue ni la culture, sinon photographier les élèves et décorer les verres dans lesquels chacune mettait sa bougie-prière ? Au début, je ne reconnaissais pas les élèves car elles avaient les mêmes cheveux courts et peu à peu j’ai repéré différentes formes de visage et quelques signes distinctifs. Au bout de deux jours à peu près, je les distinguais chacune. Je me suis sentie intégrée et j’ai perçu qu’elles ne me voyaient plus comme une étrangère bizarre mais comme un être humain comme elles. Même si je ne pouvais pas m’exprimer facilement, elles me comprenaient et me considéraient comme une amie. De plus, certaines craignaient que je ne comprenne pas leurs récits concernant des circonstances particulières et elles avaient la délicatesse de me les expliquer avec des mots simples.
Voilà comment j’ai vécu ce camp de 8 jours. Encore maintenant restent vivants en mon cœur le souvenir du sérieux avec lequel elles participaient au programme, des temps quotidiens de prière silencieuse qu’elles vivaient dans le respect mutuel.
J’ai fait l’expérience que ce que nous sommes était plus important que ce que nous faisons et je remercie de tout cœur ces élèves qui, telles qu’elles étaient, m’ont acceptée telle que je suis.
Véronica, Séoul
Voir aussi des témoignages de participantes : Marie-Alix (2nde) et Mydelie (5ème)